C’est au cours de l’assemblée générale des délégués de printemps du 13 Février 2019, et dans son fief de Bienne qu’Olivier Schwab a reçu le prix ANJTT 2019 qui récompense ainsi ses nombreuses contributions au sein de notre association et d’une façon générale au tennis de table suisse. L’occasion rêvée pour nous de commencer une série d’articles sur les différents acteurs de l’ANJTT, dont notamment les présidents de clubs.

De nombreuses implications
Figure emblématique au sein de notre association, Olivier Schwab est omniprésent dans chaque évènement qui rythme la vie du tennis de table suisse. Même s’il est avant tout membre et joueur de son club de prédilection, le CTT Omega de Bienne, voici maintenant 6 années qu’il en est le président reconnu et apprécié. Il est âgé de 61 ans et exerce en tant qu’ingénieur en microtechnique en plus d’être père de deux enfants. En découvrant le ping-pong à la plage à l’âge de 14 ans, il ne se doutait point que quelques années plus tard, il serait littéralement mordu par ce sport, à tel point qu’en plus de ses fonctions administratives, il est aujourd’hui arbitre et juge-arbitre reconnu de tous.
Un club modèle pour le sport de loisir …
Si l’on regarde de plus près les statistiques, le CTT Omega est composé de 189 membres officiels, sans compter les écoliers, retraités et personnes handicapées qui viennent taper la balle de temps en temps, de 41 licenciés ainsi que de 4 entraîneurs J+S. Olivier Schwab est également en train de passer son J+S en ce moment pour pouvoir donner des entraînements au sein de son propre club.
… mais qui aimerait bien le rester.
Malheureusement, tout n’est pas pour le mieux dans le monde de la petite balle blanche. En effet, après de nombreuses années d’entente avec la société Omega, celle-ci a décidé récemment de fermer les portes de leur salle permanente afin d’y installer des machines. Cela laisse Olivier Schwab abasourdi “il y a beaucoup de gens qui arrêteront car ils n’auront plus la possibilité de jouer”. Et pour cause, le CTT Omega est le plus grand club de l’ANJTT en ce qui concerne le nombre de membres et de licenciés faisant ainsi de lui un modèle pour le sport de loisir au sein de notre association. Cette malencontreuse décision risque de porter préjudice au club car en plus des membres qui participent aux compétitions, ce sont les écoliers de la ville de Bienne, les personnes handicapées mais aussi les retraités qui vont être le plus touchés “si on a plus la salle durant la journée, ils ne peuvent plus venir jouer, alors certains arrêteront”. Le nom même de ce club emblématique risque de changer au fil de ces prochains mois “si Omega ne fait plus d’efforts pour nous, on peut bien changer de nom”. Olivier Schwab reste tout de même optimiste malgré la situation du point de vue de la fréquentation “si on peut avoir une salle permanente à peu près équivalente à celle que l’on a, je pense que l’on va maintenir voire augmenter le nombre de membres”.
Comment encourager les débutants à persévérer ?
Quand on demande à Olivier Schwab ce qu’il pense de la baisse de la fréquentation au sein des clubs de l’association, et d’une façon générale sur le plan national, il regrette une certaine forme de “professionnalisation” qui pourrait rebuter les novices “pour moi le tennis de table s’est beaucoup professionnalisé, par contre ça a eu un impact sur le nombre de membre”. La raison principale, selon le juge-arbitre, est le système des ligues “on devrait avoir plus d’étages, pas avoir des joueurs D4 qui jouent en 4ème ligue”. Cela empêcherait donc les nouveaux venus, surtout les plus jeunes, de rester membres sachant qu’ils essuient les défaites à bas niveau “À l’époque quand on débutait, après une saison on montait D2, maintenant les jeunes qui commencent restent D1 pendant plusieurs années”.
Tout en favorisant la performance
Paradoxalement, même si l’on s’en doute, sa priorité étant de retrouver une salle pour son club, il souhaiterait également développer le haut niveau, avec une bonne équipe de 1ère ligue, voire de LNC “j’aimerais aussi avoir une équipe de plus haut niveau, qui joue en 1ère ligue ou en ligue national C”. Pour y parvenir, Olivier Schwab espère que des jeunes joueurs et joueuses de son club progressent pour faire monter l’équipe de deuxième ligue actuelle. La deuxième possibilité serait de faire venir d’autres joueurs “j’ai quand même une préférence pour la première option, qui est de faire monter les jeunes de notre club”.
Que du bonheur !
Malgré la situation actuelle de son club, c’est le sourire aux lèvres qu’il raconte quelques-uns de ces plus grands moments d’émotions dans ce sport, notamment sa remontée miraculeuse, perdant 19 à 8 pour finir par gagner le set 21 à 19 “ça c’était un match qui m’est resté. C’était un match de fou”. C’était à Delémont, il y a environ 6 ans, qu’Olivier Schwab parvenait à réaliser l’exploit contre l’ex-président du CTT Delémont Raymond Bregnard. Ces moments intenses restent pour la vie, les moins bons comme les meilleurs “des fois on se fâche, mais il y a aussi des bons souvenirs”.
Le grand chelem pour 2019
Il n’a d’ailleurs pas le temps de se morfondre sur la situation. En effet, ce sera une année difficile à oublier “cette année je vais faire le grand chelem comme juge-arbitre”. Juge-arbitre adjoint pour les Championnats Suisses Élite à Genève, juge-arbitre pour les Championnats Suisses Jeunesse à la Chaux-de-fond en plus diriger les Championnats Suisses Sénior, voilà un programme bien chargé pour ce début d’année 2019 !
Rachel Ferati